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Maurice Journeau en NORMANDIE : du piano à l'orchestre à Verneuil s/Avre

Octobre 2025

L'OEUVRE POUR PIANO "Midi aux champs" op. 27 était très aimée du compositeur Maurice Journeau qui la jouait souvent au soir. Son manuscrit officiel déposé "Midi aux Champs - Pastorale pour piano" est daté du 28 juillet 1943 en page de garde et précisé en dernière page "Verneuil Ecole des Roches, 29 juillet 1943".

Le titre de l'oeuvre nécessite néanmoins une explication. Le nom "Les Champs" était celui d'une des maisons de L'ECOLE des ROCHES", petite et située en bord de route, entourée de grands champs de blé et désertée lors des vacances scolaires estivales. Ce collège privé pour jeunes gens était d'avant-garde à l'époque, inspiré du modèle des collèges britanniques (travail intellectuel mais aussi manuel, sport). Avec une ambiance familiale, les jeunes étant répartis par maisons et cohabitant dans chacune avec un directeur et son épouse, quelques professeurs. Alors jeune ingénieur agronome du Nord issu de l'Ecole des Postes, puis de l'Institut National Agronomique de Paris, le futur beau-père de Maurice Journeau fut demandé pour créer une section d'agronomie et y prodiguer cet enseignement à de futurs propriétaires ruraux. Homme cultivé et bon, il y laissa un excellent souvenir et sa fille aînée, future épouse de Maurice Journeau resta toujours très attachée à ce lieu de sa petite enfance.

En JUILLET 1943, la famille du compositeur passa aux "Champs" ce mois de vacances et de grand air, quittant un Paris encore sous rationnement alimentaire. Un excellent souvenir familial et...la genèse d'une oeuvre descriptive (l'une des deux oeuvres de circonstance de Maurice Journeau avec une plus ancienne, "Sur l'Etang" pour piano évoquant un étang du Nord), comme un tableau sur plusieurs plans à peindre par le pianiste. Une oeuvre bucolique, les animaux de ferme s'éloignant paisiblement sous un soleil écrasant, en particulier à l'heure de midi...Et dans les conseils de Maurice Journeau à son fils aîné qui les avait consignés par écrit, le pianiste se devait de la jouer lentement avec nuances et beaucoup de pédale, de force et de calme.

Une VERSION POUR ORCHESTRE s'ensuivit. Un fait habituel chez le compositeur lorsqu'il aimait beaucoup une de ses oeuvres. Celle-ci est intéressante en fait, car d'une ambiance autre aux sons plus forts, très vivante et joyeuse. Cela vibre, cela s'agite...Et en outre il n'y a pas de grandes difficultés techniques.

Ce qui explique qu'elle ait été exécutée très souvent au départ par des orchestres de jeunes. Elle fut d'abord donnée en première audition le 26 janvier 1998 pour le Centenaire du compositeur (vivant) par l'orchestre du Conservatoire Maurice Ravel de Levallois sous la direction de Michel Rothenbuhler. Puis en 19 exécutions de 1998 à 2010 par l'Orchestre Alborada de Versailles sous la direction de Jean-Pierre Lagard, professeur au Conservatoire de Versailles et chef d'orchestre: à Versailles (dont au "Mois Molière") et en province dont en particulier en ouverture des "Orchestrades Universelles" de Brive-la-Gaillarde en 2010, ainsi qu'à l'étranger (Suisse, Pologne). Enfin, publiée en 2014 par les Editions Henry Lemoine-Combre, elle fut donnée en 2019 par l'Ensemble orchestral "Confluence" d'Orléans sous la direction de Pascal Frémaux, chef d'orchestre ayant dirigé plusieurs fois d'autres oeuvres de Maurice Journeau, inédites.